Julie Potvin
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Julie Potvin
Acrylique et techniques mixtes
Née à St-Georges-de-Beauce en 1980, Julie Potvin a complété un diplôme d’études collégiales en arts et lettres avant de se diriger en enseignement, puis en psycholinguistique et en management. Ayant mis sa pratique artistique en veilleuse pendant une douzaine d’années, elle renoue avec les pinceaux en 2012. Sa passion pour l’art abstrait renaît tout doucement et elle explore différents médiums et thèmes afin de trouver son créneau : l’art abstrait contemporain. En 2014, elle se lance dans l’inconnu avec une première participation au Symposium « L’art tout en couleurs – 3e édition » de Notre-Dame-des-Pins, en Beauce. Encouragée par cette expérience positive, elle tente sa chance du côté de la vieille capitale en y exposant son travail à la Galerie OFF de Québec en 2015. Elle poursuit son exploration artistique tout en participant à d’autres symposiums et événements culturels dans la région de la Beauce. Elle s'est également impliquée auprès de l'association Artistes et Artisans de Beauce, en agissant à titre d'administratrice pendant un an, puis en acceptant la présidence de l'association pendant une autre année.
Démarche artistique | Ma démarche artistique se définit par la simplicité et par une sensibilité à l’égard de la géométrie et des formes épurées. La présence de lignes droites dans les formes simples, mais aussi de lignes courbes et spontanées dans les « dripings » brisant la rectitude de l’œuvre, symbolise la dualité de l’être humain. Cette dimension de notre psyché, berceau de nos émotions, est une source intarissable d’inspiration pour moi, puisqu’elle regorge de paradoxes et de complexité, ce qui en fait la source même de la beauté de la vie. Cette vie riche en émotions, qui nous fait parfois vivre des hauts et parfois vivre des bas, m’amène à rechercher l’équilibre et la stabilité autant que faire se peut, d’où provient possiblement ma fascination pour la géométrie et ce qu’elle représente. La présence de texture et de mouvement apporte du dynamisme à mes œuvres. L’intensité des couleurs et les lignes franches contribuent à traduire la simplicité que je cherche à exprimer. Ma préoccupation à l’endroit de la riche complexité de l’humain se traduit également par les nombreuses textures que j’explore. La présence de contrastes et le mélange des matières permettent l’expression des forces en opposition qui habitent l’inconscient de chacun. En somme, c’est une représentation symbolique de l’étoffe de dualité dont nous sommes faits: mélange de douceur et de rudesse, de peur et de courage, de conformité et de créativité ! |
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Description de votre projet d’exposition | L’exposition que je souhaite proposer porte sur le thème des émotions et s’intitule « Les couleurs de l’âme ». Le corpus d’œuvres présenté témoigne d’une profonde réflexion au sujet de la place et du rôle que les émotions jouent dans nos vies. Cette démarche n’est pas qu’artistique, elle est également existentielle. Ayant pris forme dans ma vie depuis 2016, lors d’une formation universitaire sur le développement du leadership, ce parcours initiatique m’a menée à reprendre contact et à renouer avec mon cœur et mes tripes, qui avaient été hélas! délaissés au profit de ma tête. Exerçant une profession où l’intellect est constamment sollicité, mon pilote automatique avait, à mon insu, pris le contrôle de mes émotions et les avaient, pour ainsi dire, fait taire. Petit à petit, j’apprends à les ré-apprivoiser, non sans difficulté – les vieilles habitudes ayant souvent de la facilité à refaire surface – et pour moi, la pratique artistique est un moyen par excellence pour créer de l’espace en moi et ressentir. Inspirée par les mouvements néoplasticiste et suprématiste, ce corpus d’œuvres abstraites cherche à extérioriser mon rapport à l’affect, de même que ma quête d’une meilleure intégration esprit, cœur et corps. Les œuvres proposées sont réalisées principalement à l’acrylique et on y retrouve également un mélange de collage de matériaux hétéroclites à caractère ludique (papier, boutons, ruban, Lego, etc.) me permettant de traduire le paradoxe qui m’habite à l’égard des émotions. D’une part, j’aimerais tellement qu’elles soient domptables, prévisibles, et maîtrisables, mais d’autre part, je suis fascinée par leur intensité et leur force, mais aussi par leur fugacité et leur capacité à se faire oublier ou, au contraire, à laisser une trace indélébile sur nos âmes… Les couleurs vives et saturées, posées en aplat et présentant parfois des reliefs texturés, servent à symboliser à la fois la force, mais également la dualité présentes dans les émotions. Les formes géométriques et l’omniprésence de carrés servent à représenter ma quête de stabilité et d’équilibre, mais en revanche, les boutons et les « drippings » apportent une touche d’imprévu, déstructurant l’équilibre souhaité… Un peu comme si les émotions jouaient avec nous. En fait, l’une des prises de conscience que j’ai faite dans le cadre de cette démarche de création est que notre société laisse bien peu de place à l’expression des émotions. Dans la plupart des sphères de la vie, le rôle que les médias sociaux exercent fait en sorte que nous aimerions tellement avoir des vies parfaites, lisses, exemptes d’aspérités et de difficultés. Nous refusons d’admettre l’existence des émotions désagréables et préférerions les éviter. Comme cela est impossible, nous nous anesthésions collectivement afin de ne pas les ressentir : alcool, excès de nourriture, pornographie, jeux électroniques et loteries, élimination des temps morts en s’occupant l’esprit sur nos téléphones cellulaires, etc. Tout cela vise à nous couper des émotions qui font mal, qui nous déplaisent, que l’on ne veut pas affronter. Ce que l’on oublie, malheureusement, c’est qu’en anesthésiant nos émotions déplaisantes, ce sont de toutes les émotions dont nous nous coupons, celles plus agréables comme la joie, l’amour, la gratitude, l’enthousiasme, l’optimisme, l’espoir, la confiance, comme celles plus désagréables, mais qui font elles aussi partie de l’existence humaine. Ainsi, nous nous auto-sabotons dans notre propre quête du bonheur : vouloir cultiver les émotions qui contribuent à celui-ci ne peut se faire sans accepter aussi de s’exposer aux émotions dont nous ne voulons pas. C’est donc embrasser pleinement notre vulnérabilité en tant qu’être humain qui nous permet d’accéder à ce bonheur tant recherché. Bien que plutôt intense et ardue comme thématique, je souhaite que le spectateur vive une expérience à la fois intrigante et ludique, de par l’aspect pictural léger et amusant de ce corpus d’œuvres. Encore une fois, la dualité est à l’œuvre, car même si on les appréhende parfois, les émotions colorent la vie et lui donnent toute sa texture… |